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CAZZI MIEI
22 avril 2012

Où tout s'est écroulé ...

Alors nous voilà début 2011.

L'année 2010 a été tellement difficile au boulot, je voudrais me désinvestir un peu. J'ai envie de partir, comme toute l'équipe commerciale, épuisée par le 2nd semestre.

Un comité de crise a été constitué pour comprendre d'où viennent les pertes, alors que le CA est en hausse. Nous passons tous à la moulinette, tout le monde a peur pour son cul. Les relations sont plus tendues que jamais entre Marco et la direction. Le DG lui cherche la merde.

Côté perso, mes relations avec Marco semblent s'améliorer. Je recentre mes priorités, je veux repartir sur de bonnes bases.

Marco et Julien organisent une fiesta pour mes 30 ans. Tous les gens qui comptent vraiment pour moi sont là, ou presque. C'est un moment vraiment magique, je me dis que j'ai une chance folle d'avoir de tels amis. Nous rentrons tard, je suis ivre morte. Encore ... Black out partiel le lendemain. Le début d'une longue série et d'une grande histoire entre l'alcool et moi...

Le 15 février 2011, le patron de notre 2è filiale française, et membre du comité de crise, nous convoque, Marco et moi. Notre patron n'est pas là. Ca sent la loose... Est ce parce que nous sommes tous les 2 délégués du personnel, et que nous sommes en pleine négociation d'un accord sur les heures supplémentaires ? J'ai un mauvais pressentiment. Mon putain d'instinct....

Le couperet tombe, sans détours. Marco va être viré. Et moi, on veut me faire évoluer. Je résume, mais c'est le fond de son discours. Il est clair, nous sommes un couple, ça peut poser problème. Il nous faut digérer et décider. En toute conscience.

J'aime mon homme, et j'aime mon boulot. Je suis ambitieuse. Je pose la question à Marco les yeux dans les yeux : " Est ce que je peux rester à La Compagnie après ça ? ". Il me dit d'y aller et de tous les bouffer. Ce que je fais.

Ma N+1 annonce sa démission 2 semaines plus tard. Je suis un robot, je mets encore un mouchoir sur ma culpabilité, et me lance. Sans me retourner. Je prends la Direction Commerciale, que je convoitais depuis 2008, et deviens le bras droit du type qui a viré mon mec.

Marco lui, attend que la procédure de licenciement se passe. Sur le moment, j'ai l'impression de n'avoir aucun problème de conscience. Après 8 mois, insupportables, il est enfin "libre", et ne s'en sort pas trop mal financièrement.

En septembre, la petite rentre à l'école. Marco est à la maison. Il gère tout. 

Je m'investis à 200% dans ma nouvelle fonction. Je bosse jour, nuit, week-ends. Je gère les Grands Comptes, le Marketing, et une équipe de 7 personnes. J'apprends le management, je crée des relations saines avec mon boss. Je m'épanouis au boulot. Je pense bien le vivre. En réalité, je suis en train de me ronger de l'intérieur. Je bois de plus en plus, Marco aussi.

Je me noie dans le boulot et dans l'alcool. Mon PC devient mon meilleur ami. Quand ce n'est pas le boulot, ce sont les séries, les conneries. Tout pour éviter le dialogue. Marco est aigri de rien faire de ses journées. Je ne m'occupe quasiment plus de ma fille. Je suis mal dans ma peau. Je bois, je bouffe, j'ai repris beaucoup de poids. Plus aucune marotte qui me sorte la tête de l'eau, à part le taf.

Fin 2011, entretien de fin d'année, félicitations du juri. Je fais un carton. 20% de dépassement d'objectifs en 2011.

2012 s'annonce identique. La Commerciale de Cannes démissionne. J'envisage un instant de postuler. C'est une régression en responsabilité, mais peut etre une occasion de prendre un nouveau départ, pour ma famille et moi. J'en parle à Marco, qui ne réagit pas. Une des mes collaboratrices ambitionne le poste également. Je fais mon taf : je lui laisse la place. De toutes façons mon boss ne m'aurait pas laissée partir. Cannes ...

Janvier 2012, mon pote Romain monte à Paris pour un salon. On dine ensemble, on parle, on refait le monde. Il met le doigt là où ça fait mal...

Je dors. Je regarde ma vie défiler. Il me met en garde sur le moment où je vais ouvrir les yeux. Je lui réponds que je ne peux pas quitter Marco, qui est au chomage. Même si je ne peux pas me faire payer ce qui lui arrive. Nous concluons cette discussion sur le fait qu'au final, je sais que je finirais par partir. Mais je suis une fille réfléchie, contrairement à ce que beaucoup de gens pensent dans mon entourage. Le déclic n'est pas là, je n'en suis pas là.

Pas encore ... 

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